...à Dhagpo-Kagyu-Ling 1976, le début..... et l'Art sacré du Tibet.
Chant à Dhagpo Kagyu Ling
Hommage !
(1.)* Dhagpo, terre bénie par le Bouddha lui-même.
(2.) Dhagpo, très haut dans le ciel au sommet de l’éclosion humaine.
Dhagpo, en silence et humblement nous accueille sagement.
Qui veut rencontrer le saint poète Milarepa
(3.) Dans la vallée de l’ancien homme
Qu’il y vienne et là, le verra certainement.
Qui veut manger de sa nourriture et rester en silence,
Dans la vallée de l’ancien homme,
Qu’il y vienne et là, trouvera contentement.
Qui veut la demeure du grand Yogi et l’ombre de la solitude,
Dans la vallée de l’ancien homme
Qu’il y vienne et là, trouvera son Refuge.
(4.) Notre Lama, par ses mille facettes nous regardant
Montre les mille aspects
Par lesquels les Bouddhas et Bodhisattvas en émanent.
Notre Lama, par sa bonté et sa Compassion infinie
Nous libère de la saisie à un soi
Il nous montre l’activité des Bodhisattvas.
Notre Lama, par sa joie et sa spontanéité d’être
Nous montre l’irréalité des phénomènes
Son illusion, comme un rêve, un mirage.
Notre Lama, par sa méditation et son exemple
Nous libère de notre ignorance
Il nous guide sur le sentier de non-retour.
Venez, à Dhagpo !
(5.) Dans la vallée ancienne
Goûtez-y sa saveur !
(6.) De simples gens en apparence
Cheveux en broussaille, vêtements en haillon
Puant la bonne terre et l’herbe mouillée
Vous rencontrerez.
(7.) Couchant à même le sol ou sur des litières usées
Travaillant sans outils ou presque
Ne sachant que faire où aller
Etonné, vous serez.
Ne manquant pas à la prière
Ecoutant la bonne parole
Le regard souriant et rêveur
Vous accueilleront
Le dieu de la richesse nous met à l’épreuve
Mais le Lama nous comble de sa propre richesse.
Dhagpo, lieu éternel et pourtant incertain par l’impermanence du cosmos
Le changement des choses le Lama nous le montre. Malgré le tourbillon des six mondes
(8.) Nos cœurs restent fidèles à la pensée de Dhagpo et de son saint Yogi….
Nous portant au-delà de nos chaînes
Vers la demeure de celui qui sait
Notre Lama Racine se fond en nous et nous mourrons en son sein
Plus grand que l’infini et plus petit que l’invisible
Nous restons là, libres et paisibles.
Venez à Dhagpo !
Dans la vallée ancienne
Vous trouverez la citadelle de Milarepa
(9.) Médiocrité de ce chant, que le Lama pardonnant, me fasse goûter son élixir de grâce
Que les cent syllabes rayonnent dans l’espace !
Spontanément une pensée s’est figée dans mon esprit, libre à son cours elle s’en est allée
Ainsi née, elle est apparue connue de tous.
Année 1976, Chant à Dhagpo Kagyu
*(1.) Éclaircissement du texte : Hommage.
1. Bénit par le XVI ème Karmapa.
2. Il y a 2500 ans le premier homme fit son apparition.
3. Vallée de la Vézère, en Dordogne.
4. Sans aucun doute le très vénérable Guendune Rimpotché.
5. Ancienne terre des hommes de la préhistoire.
6. Le petit monde de Landrevie (Dhagpo).
7. Une vie très précaire.
8. Guendune Rimpotché, considéré par sa réalisation à celle de Milarepa.
9. Allusion à une écriture très ordinaire, sans réalisation et guidé par l’ignorance, ce chant peut être
un grand mensonge mais l’auteur voulu essayer de transmettre avec le cœur quelque chose de beau ;
alors peut-on le pardonner ?
Le chemin à suivre pour aller au Centre tibétain.
« …1976, accompagné de Frizou un ami de longue date, le centre tibétain
Dhagpo-Kagyu-Ling, nous le trouvâmes situé près du village le Moustier,
dans le Périgord noir. »
« …Nous cheminons jusqu'à ce petit village rustique, qui nous accueille
de son été très chaud. A droite du village nous empruntons une petite route
au prolongement de la boulangerie de Delbost, un panneau nous indique
le chemin à suivre pour aller au Centre tibétain… »
Une présence radieuse nous accueille, un moine tibétain !
« …Accompagné par nos pas hésitants, sur le long du chemin se dressent de grands mâts drapés par des tissus à prières des cinq couleurs, blanc, rouge, bleu, jaune et vert, qui flottent avec grâce. Au bout de ce chemin nous voyons une vieille ferme périgourdine, petite, très humble par sa stature, elle est là, figée, nous étions là aussi , figés, hors du temps ; en nous en approchant… quelle surprise ! Dans la cour de terre battue une présence radieuse nous accueille, un moine tibétain, un vrai ! Son visage rayonne comme la pleine lune, il nous fit un signe amical, ce simple moine n’était autre que le responsable du lieu, Lama Jigméla, frère d’un très grand régent à la tête du bouddhisme tibétain. »
Maison des Lamas, à l'angle la cuisine et le réfectoire 1976.
Lama Jigméla
Dhagpo dans la gadou !
Hippies days...à notre arrivée, max et Frizou.
Un grand chaudron nous servait à chauffer l’eau.
« …Un interprète anglais nous donne son concours pour la traduction, nous demandions au moine tibétain la possibilité de rester ici pour un mois et participer aux tâches quotidiennes de la communauté, avec joie il nous accepta comme résidents potentiels.
De là nous déplions nos bagages et empruntons un escalier de fortune accessible de l’extérieur, nous montons au grenier (au-dessus des logements des Lamas tibétains). Déposant notre attirail, nous essayons tant bien que mal de nous faire un espace pour nous y installer. Le plafond étant bas, il fallait faire attention aux poutres transversales. Sans eau, ni électricité, nous devions nous accommoder du grenier très chaud l’été et très froid l’hiver ; les nuits, nous étions en bonne compagnie avec les souris ; malgré ces inconvénients, nous étions très satisfaits de notre nouvelle demeure.
Par la suite, pour éviter que cela ressemble à un espace pour collégien, nos compagnons de dortoirs et nous-mêmes avons construit des cloisons en carton entre nos duvets ; cela donnait l’illusion d’un petit chez soi plus intime pour chacun, des couvertures et des draps étaient dressées en guise de porte. Tout était plus que rudimentaire, le seul point d’eau pour effectuer nos ablutions matinales était ce petit robinet en cuivre, donnant sur la cour près de la porte d’entrée de la maison des Lamas. Pour les bains du dimanche, un grand chaudron nous servait à chauffer l’eau avec des fagots de bois, un abreuvoir recevait cette eau bien précieuse, le tout couvert par une épaisse toile de tente, une vraie salle de bain à la "cow-boy". Les toilettes étaient dans le champ d’à côté, un trou à même le sol couvert par un toit de fortune à deux pans, que l’on déplaçait au fur et à mesure quand sa fonction était un peu "débordante". Malgré cette précarité, nous souhaitions rester dans ce "paradis terrestre" pour toute notre vie. »
Nous empruntons un escalier de fortune
accessible de l'extérieur.
Lama Sigpon-la, Guendune rimpotché, en bas Paul Karwandy premier moine de Dhagpo,
Lama Jigméla et Pountsé-la. 1976
Guendune Rinpotché grand Yogi inestimable de cette époque.
« …Une dizaine de résidents étaient à nos côtés ; on partageait cet espace et les tâches de la communauté.
Tout ce mois d’août passé auprès de ces êtres extraordinaires, ces Lamas tibétains, nous apportait une solide résolution qui alimentait notre souhait d’origine ~ connaître le sens de la vie, suivre les enseignements d’un maître spirituel et vivre à ses côtés ~.
Avec grand bonheur nous réalisions que de vivre dans ce lieu que j’appellerais "le petit Tibet", de ces rencontres avec ces Lamas, dont l’un nommé Zigpen-la qui était d’une douceur et d’une attention toutes particulières, comme une mama, l’autre Lama, Pounsté-la l’humble et dévoué serviteur du Maître du lieu qui par son attitude très ordinaire et sa discrétion est un grand boddhisattva, et enfin de notre Lama de Refuge, Guendune Rinpotché, grand Yogi inestimable de cette époque, sa grâce, sa gaieté et sa grande compassion ne pouvaient laisser quiconque dans l’indifférence ; il était l’exemple parfait d’un Bouddha au service de tous les êtres, sans exception. Ces rencontres chargées de bénédictions, dans nos cœurs restent vraiment inoubliables. »
Lama Nichou et Rimpotché.
En apparence tout ceci paraissait bien tranquille.
« …Les semaines, les mois se suivirent comme étant hors du temps, la notion de la vie extérieure du Centre était invisible à ma conscience. Intérieurement, j'étais coupé, déconnecté du mouvement du monde, en apparence tout ceci paraissait bien tranquille, pourtant la vie en communauté est une expérience hors norme. Manger, travailler par tous les temps. Vivre avec les autres, en y ajoutant un zeste d’ignorance, une tranche d’orgueil et une pointe de colère, le tout mélangé à plusieurs individus, cela donne une bonne crème de travail à faire sur soi-même. Grâce à notre pratique de la méditation quotidienne, nous essayions d’apaiser nos pensées conflictuelles afin de changer non seulement la face du monde et des autres, mais aussi la face de notre propre état d’esprit, un vaste programme à partager entre nous. Notre guide à tous, Lama Guendune Rinpotché, était bien là ! Pour subjuguer par sa présence radieuse tous nos petits maux journaliers. »
L'équipe de résidents 1976.
...au côté de Lama Zigpon-la.
Par moments la nourriture se faisait rare.
« …Dans la petite cuisine enfumée par le vieux poêle à bois, nous étions blottis à ses côtés, nous nourrissant
de sa flamme ; de temps à autre nous partions à nos tâches communes sans rien dans le ventre ou presque ;
ne parlons pas du manque de pelle, de pioche ou autres outils, pour faire les travaux, il fallait bien attendre son tour pour utiliser la pelle ou le marteau, quel souvenir!
…Ce fut la période où certains d’entre nous devaient partir travailler à des emplois saisonniers afin de subvenir aux dépenses de la communauté. La nourriture se faisant rare, nous devions aller au supermarché de Montignac,
et avec l’accord du gérant nous remplissions nos caddies de nourriture périmée, ce qui nous faisait un peu d’économie, heureusement parfois le potager alimentait agréablement nos assiettes. Aussi, nous avons essayé de remettre une ancienne vigne à "Chabant village", celle-ci n’a donné qu’une seule fois ; il fut un temps où nous fabriquions aussi d’excellents jus de pommes que nous revendions pour une somme modique. Ainsi, chacun à sa façon faisait son possible pour alimenter le soutien utile à la communauté, afin que celle-ci soit la plus agréable possible et qu’elle apporte aux Lamas tibétain le nécessaire dont ils avaient besoin. »
...dans la nouvelle cuisine; Viviane, Lucie, Baba, Francis (Lama Stonyi) et Frizou
Notre poulailler pour la récolte des œufs, en arrière plan la cuisine / réfectoire et la salle de bain.
Baba-cools, fous, devins, mystiques à la recherche de…
« …Enveloppés de nos habits multicolores, couverts de nos couvertures en guise de cape "sacré Gaulois", on avait l’air de venir d’une autre époque. Cromagnon, baba-cools, fous, devins ou mystiques à la recherche de… Ce cocktail que formait de ce petit monde que les bienheureux Lamas avec leur patience et leurs bontés infinies devaient supporter. Les jours et les mois de la vie du petit groupe que nous formions autour du Maître spirituel, se déroulaient sur un fond d’activité hasardeuse, accompagnée par une dévotion sans bornes pour notre Lama-racine. »
Tulku Erik (canadien), max et Evelyne 1977
1975 / 76
1979
1981
IL nous préparait quotidiennement le fameux thé tibétain et la stampa.
« …Le temple de Dhagpo attenant à la salle à manger et à la cuisine des Lamas, (actuellement le salon/temple, de Lama Jigméla) dont l'espace simple et rudimentaire ne pouvait contenir sans y être trop serrés qu'une quinzaine de personnes ; c’est dans cette petite pièce que se déroulaient tous les offices, initiations et enseignements dirigés par Rinpotché. »
« …Pour ne pas être béats devant les textes tibétains sous-titrés en phonétique, et en comprendre le sens grammatical, certains d’entre nous souhaitaient connaître la langue tibétaine et sa très belle écriture. Lama Zigpen-la qui était un très bon professeur dispensa son savoir à notre petit groupe qui suivait ses cours. Serrés autour de la table de la salle
à manger, nous étudions en écrivant et en chantant les syllabes comme le veut la tradition ; presque tous les soirs,
je suivais l’étude que j'appréciais pleinement. De temps à autre Zigpen-la nous préparait le fameux thé tibétain et la stampa (orge grillée et moulue) mélangée avec du thé ou du lait, que nous avalions sans modération; parfois sans que nous nous y attendions, avec son air rondissant et son visage souriant, habillé de sa fine moustache et de sa petite barbichette, il nous prenait la main en signe d’affection et aussi par protection, car il savait voir au- dedans de nous, nos préoccupations mondaines et notre souci d’arriver à l’état de Bouddha en cette vie. Parfois il nous tirait amicalement le menton comme pour nous dire «t’inquiètes pas!», «tu as bien travaillé!»
De même, le serviteur de Rinpotché lama Pountsé-la et Rinpotché lui-même nous apportèrent ces signes de bienveillance, nous étions tous émus et à la fois un peu gênés par ces contacts peu habituels, qui résonnent comme une chose profondément humaine . »
Lama Zingponla.
1976. Le premier temple dans la maison des Lamas, actuellement le salon de Jigméla.
Baba, Zigponla, Geundune rinpotché, Patrick, Max, Evelynes.
Rinpotché pouvait toujours nous surprendre là où nous étions.
« ….Les journées de labeur accompagnées par le vent de quelques émotions distraites ou par une sérénité contenue dans l’esprit du contemplatif, quoi que nous fassions, où que nous soyons, Rinpotché pouvait toujours nous surprendre là où nous étions, dans l’atelier, dans le jardin ou au réfectoire ; il nous prenait la main comme pour nous rassurer ou nous encourager à continuer notre chemin spirituel, pour affermir notre renoncement
à ce monde distrayant et remplit d’embûches. Sacré personnage ! L’un de ces grands contacts inhabituels fût celui qu’il nous donnait, en posant ses mains sur notre tête, recevant ainsi en psalmodiant ses mantras et ses prières, front contre front sa profonde bénédiction pleine de tendresse, la plus élevée que nous pouvions recevoir. »
Construction du nouveau réfectoire et cuisine, au repos Frizou et Lama Stonyi.
Tous les matins, Lama Pountsé-la nous réveillait de son gong.
« …Nous avions beaucoup de chance de recevoir Guendune Rinpotché pratiquement à tous les offices, avec Zigpen-la et Pountsé-la qui dirigeaient les pudjas d’une manière très lente afin que nous, débutant, puissions suivre sans difficulté la liturgie des prières tibétaine. A l’aurore Pountsé-la nous réveillait de son gong en le frappant énergiquement pour "l’appel à la prière". Pendant l’office du matin nos pensées étaient bien souvent en vadrouille
en direction de la cuisine et attendions impatiemment avec frugale retenue, l'heure du petit déjeuner; le bon pain de chez Delbost ~notre boulanger attitré depuis de nombreuses années~ tartiné avec de la compote de pommes, trempé dans le café ou le thé au lait bien chaud, cela réchauffait notre corps au temps des rudes hivers, avant de vaquer à nos occupations quotidiennes.
De temps à autre nous allions voir Yves surnommer "Baba" un des pionniers de Dhagpo, doté d’une très grande foi pour Guendune-la. Il nous invite dans son quartier général dans la grange du bas, ~qui nous servait aussi d’entrepôt et d’atelier~, sacré Baba, il nous racontait ses histoires, et était fier de nous montrer son antre magique élevé par le son de sa musique new-âge et de Jimmy Hendrix, il collectionnait toutes les photos qui ont un rapport avec l'histoire de Dhagpo-Kagyu-Ling, qu'il épinglait soigneusement sur les murs de l'atelier. Par le temps qui file la poussière donnait à ce lieu un air de vieux musée à l'ancienne, avec ses machines à bois des années 1930 et des meubles de récupération. (Malheureusement l'impermanence des choses souleva nos esprits dans la pratique vivante des enseignements sur l'impermanence, l'atelier brûla en l'année 2001, rien n'a pu être sauvé, sauf Baba).
Avec nostalgie ma mémoire se comble de cette époque révolue, d’ailleurs Lama Jigméla nous a bien dit à ce moment là: «…de profiter de ces moments que nous vivions ensemble car un jour ces conditions ne serons plus les mêmes».
Dès lors, cela me fit penser à la situation privilégiée que nous avions eues d’être en contact permanent autour d’un Yogi, comme Milarepa qui était au côté de son maître Marpa. De l’extrême bon karma de chacun, d’avoir reçu
de nombreuses initiations, de ce lien inexprimable, de la grande bonté de Rinpotché qu’il nous donnait sans compter. A vrai dire nous ne savions pas trop pourquoi Lama Jigméla nous avait lancé cette phrase. Pour nous il était impensable que Dhagpo prenne un tel essor Européen. Dans nos petites têtes cela nous suffisait à nous même, ce petit monde, cette petite famille du Dharma, ce groupe de disciple, ce noyau qui entourait notre guide spirituel auquel nous essayions de satisfaire le mieux que l’on pouvait par notre travail ou par notre pratique pendant tant d’années, Emaho! Quelle bénédiction!!
Le 16 ème Karmapa.
« En 1977 de grands travaux ainsi que de nombreuses préparations s’ensuivirent pour recevoir le Galwa Karmapa Rigpai dordjé, chef spirituel de l’école Kagyupa. Le modeste petit temple fut transposé dans l'ancienne grange en face de la maison des Lamas (qui devenait le temple actuel). Lama Jigméla nous consulta tous, afin de préparer la venue de sa Sainteté, il nous demanda expressément de construire le nouveau temple, ainsi que l’autel et le trône pour recevoir la cérémonie de la coiffe noire. Lama Jigméla souhaitait donc trouver parmi nous des personnes habiles à faire cela, après un moment d’hésitation frizou et moi-même ayant eu dans notre complicité la même pensée, levèrent la main
et répondaient : « je connais un peu le travail du bois, je pourrais fabriquer l’armature du trône ! » et j’enchaînais
« je sais un peu dessiner, peut-être pourrais-je réaliser la décoration du trône ! ». Ainsi pendant que certain construisait le nouveau temple, Baba, Frizou et moi-même préparions le trône de sa Sainteté… »
Sa Sainteté le Galwa Karmapa 16ème. 1978
Les deux dragons, les joyaux, les lions et la roue du Dharma.
« …un jeune tibétain, du nom de Judjor, peintre de thanka résidait à Dhagpo, il m’aida à ce travail qui, pour moi était encore inconnu il me dessina les motifs : les deux dragons, les joyaux, les lions et la roue du Dharma, ensuite il me conseilla de rendre visite à Pawo Rinpotché pour recevoir plus ample conseil sur les couleurs et par la même occasion recevoir sa bénédiction. »
Lama Guendune Rinpotché et Pawo Rinpotché.
...sculpter le trône. 1977
Pawo Rinpotché.
« Judjor nous conduisit à cinq kilomètres de Dhagpo, à Plazac dans la demeure de Pawo Rinpotché; accueillis par un Lama proche, il nous accompagnait jusqu’à la chambre de Rinpotché. Il était assis sur son lit comme-ci, depuis un moment il nous attendait, derrière lui je remarquais une grande fenêtre recouverte d’un rideaux jaune translucide, auquel des rayons du soleil passaient au travers, illuminant ainsi Pawo Rinpotché d’une lumière orange, un ton surréaliste d'un goût bien étrange de sérénité propre à l’atmosphère himalayen, qui enveloppait cet endroit paisible. Il nous fit signe de nous asseoir en bas de son lit sur un tapis rouge aux motifs traditionnels. Le jeune Judjor déroulait ses dessins et commentait le projet de décoration du trône. Pawo Rinpotché nous donnait quelques directives sur l’application des couleurs, Judjor prit note sur son carnet, je les écoutais très attentivement, sans comprendre leur superbe langage chantant, propre aux tibétains. Après quelques politesses et recevant sa bénédiction nous prîmes congés, nous sortîmes de sa chambre avec un peu d’hésitation, j’étais si bien dans cette atmosphère de paix. Tout un monde ! Désormais j’avais tous les éléments en main pour parachever la sculpture et la peinture du trône, maintenant à moi de jouer ! ...Accompagné par tous ces grands maîtres au-dessus de ma tête, avec beaucoup d’énergie, je me mis au travail. »
Lamas en pose, avant les préparatifs de la cérémonie de la coiffe noire.
Sa douceur impressionnait, un Bouddha vivant en somme.
« Enfin, tout était prêt pour recevoir la visite de sa Sainteté, le trône sera installé dans la cour de la ferme.
De jour en jour un nombre impressionnant de personnes venues d’ici et d’ailleurs affluait vers Dhagpo-Kagyu-Ling. Le 16ème Karmapa, qui aura ses appartements au Château de Chaban, arrivait à bord de sa limousine noire, Il descendait majestueusement de son véhicule et longeait le chemin en terre battue décoré des huit symboles auspicieux, en direction de la maison des Lamas Il avançait avec assurance, accueilli par le son des trompettes tibétaine et de la fumée d’offrande.
Traversant la cour de son pas imposant et léger à la fois, et paraissait flotter dans l'air, sa grâce et sa douceur impressionnaient, un Bouddha vivant en somme. »
Sa Sainteté le XVI ème Karmapa.
Château de Chaban 1975.
Bernard Benson, donateur des terrains de la côte de Jord.
La cérémonie de la coiffe noire.
« Bientôt nous allons assister à la première cérémonie de la coiffe noire. Une foule de tout horizon s'était installée dans la cour de Dhagpo, après les préparatifs minutieux d’avant la cérémonie, l’entourage (ses moines) du Karmapa se rassemblait autour de lui, l’accompagnant jusqu'à son trône respectif. En suivant la cérémonie, un Lama lui présentait une boîte ronde, sa Sainteté sortit de celle-ci la fameuse coiffe noire (réplique de la coiffe céleste faite de mille cheveux de Dakinis), enveloppée dans un tissu précieux, avec délicatesse et assurance Il enleva le tissu et positionna la coiffe sur sa tête, dans un profond soupir sa Sainteté entra en Samadhi, se manifestant ainsi semblable à l'esprit et au Corps de la divinité du Bouddha de Compassion, Tchenrezi. De sa main gauche il égraine son rosaire de cristal en psalmodiant le mantra OM.MA.NI.PE.ME.HOUNG.
Nous étions en extase devant cette cérémonie qui se reproduira plusieurs fois à la même époque. Frizou cite : « Dans la cour, le Karmapa donnait la cérémonie de la coiffe noire des dakinis. Après la cérémonie il déposa la coiffe dans sa boîte prévue à cet effet, à la surprise générale il la ressortit aussitôt pour une seconde cérémonie et une troisième s’ensuivit. On apprit par la suite, que deux visiteurs assistants aux enseignements avaient offerts un don (cela se fait pour une requête) afin que le 16ème Karmapa refasse la cérémonie. A la fin de toutes ces cérémonies, Bernard Benson était tout excité, transporté de joie ; car juste avant que le Karmapa ne sorte la coiffe de sa boîte; il prit une photo, où l’on pouvait voir très clairement (après le tirage du cliché) un rayon de lumière blanche sortir de la boîte s’élevant tout droit vers le ciel »….
« Le jour suivant une autre cérémonie de la coiffe eut lieu sur la côte de Jord, à l’emplacement futur du nouveau temple, sous une rotonde prévue à cet effet. Quelques jours plus tard une dernière cérémonie se déroulait, à Bordeaux dans un amphithéâtre. Une grande émotion de joie et de dévotion nous envahit. A la fin de la cérémonie à tour de rôle nous lui présentions l’écharpe blanche traditionnelle (kata), d’un mouvement imperceptible, mais profond Il nous donnait sa bénédiction. Emaho ! »
Institut Karmapa - lignée, 16e karmapa
Le XVI ème Karmapa accompagné par Kempo et Lama Zigponla.
La rencontre inoubliable de fameux maîtres authentiques.
« Avant de quitté Guendune Rinpotché et la communauté, je me remémore et réalise ce privilège que j’avais eu avec ces rencontres, ces liens si profonds et si inspirants, partagés un bout de chemin aux côtés d'autres pionniers de Dhagpo-Kagyu-Ling, laissant une petite trace de mon passage furtif. Frères et sœurs du Dharma, toutes ces amitiés que j’ai accompagné ; recevant nombre d’enseignements et d'initiations. De la rencontre inoubliable de fameux maîtres authentiques, comme Geudunne Rinpotché, Pawo Rinpotché, Jamgom-Kontrul Rinpotché, Kalou Rinpotché, Dudjom Rinpotché, Sogyal Rinpotché, Dilgo-Kyentsé Rinpotché et bien d’autres grands maîtres qui, pour la plus part d’entre eux se sont éteints. Certain sont revenus parmi nous, en occident pour le bien de tous. Avant que je parte pour l’Ecosse, lama Jigméla rassembla le petit groupe que nous étions et il nous dit: « profitez bien de maintenant car plus tard cela changera ! » Il est vrai qu’à l’heure actuelle le noyau a grandi et les contacts privilégiés se sont dissipés…Emaho ! Une autre pratique est née, celle du détachement. »
De gauche à droite : La Lignée.
Le XVI Karmapa entouré des quatre régents, en partant du haut, de gauche à droite:
Gyaltsap Rinpotché, Chamarpa, Sitoupa, Jamgong Kontrul, Bérou Kyentsé, Pawo Rinpotché,
Bokar Tulku, Kalou Rinpotché, et Guendunne Rinpotché.
Le 17ème Karmapa. 2013
Naissance de Dhagpo Kagyu Ling 1976 ...
...Pour la vidéo complète contacter l'auteur, MaxArtibet.
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