dhagpostory 1976, il était une fois ...

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De Dhagpo-Kagyu-Ling à Kundreul-Ling.


De Dhagpo-Kagyu-Ling à Kundreul-Ling.

 

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-La raison d’être du centre.

-L’esprit qui a prévalu dans le Dharma.

-Comment le Dharma est arrivé en Europe.

-Son établissement et son développement jusqu’à maintenant.

 

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                  Guendune Rimpotché passa plusieurs années à méditer dans les grottes du Tibet. A cette époque il ne lui était jamais venu à l’idée de quitter sa retraite et de venir en Occident pour s’engager dans une vie d’enseignant, de donner des vœux monastiques et d’accomplir le souhait du 16ème Karmapa.

 

                  Sa manière de vivre était d’œuvrer, heure après heure, jour et nuit, en tous temps pour le bien des autres au service de tous les êtres sans exception. Cette attitude, cette pratique sont considérées comme les plus hautes, les plus nobles qu’il soit parce qu’elles n’excluent aucun être: L’attitude même d’un Bodhisattva.  C’est la raison pour laquelle Rimpotché s’était fait la promesse de passer toute sa vie en retraite jusqu’à son dernier jour.  Lorsqu’il était en retraite, plusieurs signes et indications se manifestèrent à lui, montrant les difficultés et les problèmes qui allaient apparaître au Tibet et qu’il était préférable pour lui, pour l’avenir des Enseignements et pour continuer à œuvrer pour le bien de tous les êtres, de quitter sa retraite et de partir en Inde.

 

      Malgré ces indications, Rimpotché voulu continuer sa méditation et rester en retraite. Mais un jour une divinité protectrice se manifesta. Dans cette vision elle exprimait puissamment et fermement qu’il fallait absolument s’en aller d’ici, sinon il ne pourrait pas développer sa pratique au profit des autres et que cela serait une perte pour le bien de ces êtres. Il résolut à ce moment là de quitter le Tibet et à pied il traversa l’Himalaya pour se rendre en Inde. A ce moment-là Rimpotché avait entendu dire que les chinois étaient entrés à l’intérieur des terres tibétaines en vue d’une invasion armée; aussi des grands Lamas tels que Dalaï-Lama, Karmapa, Kyensté Rimpotché et bien d’autres  s’enfuirent en direction de l’Inde.

 

Après une certaine période en Inde, Rimpotché retrouvait le Karmapa, celui-ci lui donna certaines indications, lui disant ce qu’il devait faire; Il l’établit comme abbé dans un monastère du Bouthan où il resta trois années et ensuite à Kalimpong en Inde durant onze années en semi-retraite chez un bienfaiteur laïc choisit par sa Sainteté Le Karmapa.

Pendant toutes ces années Rimpotché rencontra régulièrement sa Sainteté, tous les ans il alla à Rumtek, siège du 16ème Karmapa où il reçut des enseignements, des conseils, des transmissions et dires sur l'activité qu'il devait entreprendre.

 

      En 1974 sa Sainteté décida d’étendre son activité dans les pays Occidentaux. Pour la première fois, avant son départ, il rencontra Rimpotché en lui disant  « que l’Occident était un pays très développé matériellement et que le niveau de vie était très élevé en comparaison à d’autres pays dans le monde; malgré cela, les gens n’étaient pas très heureux et l’influence négative était extrêmement forte, ils avaient la richesse matérielle, mais n’avaient pas la richesse spirituelle ».

Dans sa compréhension sa Sainteté informa « que le Dharma serait très bénéfique et utile aux Occidentaux » « si les conditions sont réunies et mûres pour le développement du Dharma. A ce moment je créerai des endroits propices à l’écoute et sa transmission pure et authentique ».

 

Ainsi pendant son voyage il se rendit dans différents pays dans lesquels il eut de nombreuses rencontres en particulier en Europe. Constatant que les temps étaient mûrs et qu’il y avait réellement une inspiration pour la voie spirituelle du Bouddha. Il s’engagea à établir des Centres dont celui de Dhagpo Kagyu Ling.


 

 

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     A cette époque, en Dordogne, il s'avérait qu’un propriétaire d’un grand terrain, Bernard Benson fit don de sa terre pour que les écoles religieuses tibétaines puissent s’installer. En conséquence, il donna une moitié de sa propriété à l’école Kagyupa dont le chef spirituel est le Karmapa et l’autre moitié à Dudjom Rimpotché qui était le détenteur de l’école Nyngmapa. Sa Sainteté le Karmapa décida que son Siège Européen serait installé en Dordogne et serait son centre principal.

Un des grands maîtres Kagyupa, Kalou Rimpotché, expliqua très clairement que les deux traditions étaient liées comme le sont les deux ailes d’un oiseau. Il approuvait l’idée de prendre comme symbole du Centre une colombe en vol.

 

Quand le Karmapa est revenu en Inde, à la fin de ses voyages, il a rencontré Guendune Rimpotché en lui disant: « voilà  j’ai visité des pays Occidentaux et j’ai trouvé que les gens étaient intéressés par le Dharma, il y a la possibilité d’établir un Centre; un terrain m’a été offert en France, donc tu vas t’y rendre et enseigner le Dharma ».  A la suite de ces paroles, Rimpotché dit:

 

« je suis un vieil homme et j’ai passé ma vie en retraite, je ne connais pas les Occidentaux, leurs langues, les usages et leurs coutumes, je suis tout à fait ignorant de tout cela ».

Alors Karmapa lui répondit: « tu n’as pas à t’inquiéter, parce que la seule chose que tu as à faire c’est de partir là-bas et d’enseigner un Dharma authentique, parce que moi je sais que tu es  un pratiquant réalisé et que tu as les qualifications requises pour transmettre le Dharma ». « tu ne seras pas seul, mon neveu Lama Jigméla sera à tes côtés et s’occupera des affaires administratives du Centre, ton rôle sera celui d’enseigner. Tu n’as pas non plus à t’inquiéter des Occidentaux, puisque même si le Dharma n’existe pas encore réellement, tous ceux qui viendront à toi seront des gens qui ont le karma et qui naturellement auront une disposition d’esprit confiante envers tes Enseignements et comprendront ce que tu leur expliqueras; d’ailleurs tu es celui qui a le karma pour mener à bien cette activité, donc en fait il n’y a absolument rien à discuter ».

 

      Alors intérieurement, Rimpotché pensa simplement « c’est impossible, je suis complètement incapable de faire cela, pourquoi moi, un simple Lama». Evidemment, il n’osait montrer sa pensée devant le Karmapa; à cet instant celui-ci mit sa main sur sa tête, lui disant: « merci beaucoup de donner ton accord». Depuis ce temps-là, Rinpotché dit toujours: « je n’ai jamais dit que j’étais d’accord car je ne lui ai rien promis!». Pendant cette conversation, Rimpotché lui a dit, pour ne pas venir en Occident, qu’il était trop vieux pour entreprendre cette tâche. Alors sa Sainteté répliqua: « oui! tu es plus âgé que moi, mais néanmoins c’est moi qui partirai et laisserai mon Corps avant toi, bien que tu sois âgé tu vivras encore longtemps. Plus tard quand nous nous retrouverons, tu seras vieux et je serai un enfant et j’irai voir si ce que je t’ai demandé d’entreprendre à été réalisé; pour l’instant je veux que tu enseignes le Dharma à ceux qui le veulent pour approfondir leurs connaissances et pratiquer les transmissions les plus profondes qui sont celles du Mahamoudra des six yogas de Naropa ».

 

 

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     « Des Centres de retraites de période de trois ans seront nécessaires pour recevoir l’intégralité de la transmission et par cela même expérimenter le cœur des Enseignements. Ils devront consacrer leur vie au bien des autres, en dehors d’une existence ordinaire et d’un bonheur personnel. Ce lieu sera propice pour ceux qui désirent recevoir les vœux monacaux et être aux services des enseignements et des êtres ». « Un monastère sera établi, ainsi qu’un temple. Le temple ne sera pas seulement une image de la présence d’une tradition Bouddhiste où d’une tradition Kagyupa ce qui déjà représente une chose importante. Un temple est un lieu où se trouvent réunies les manifestations du Corps de la Parole et de l’Esprit du Bouddha, agissant comme support de bénédiction de la transmission de l’Eveil ».

« Les supports du Corps sont représentés par les statues, les peintures iconographiques et autres formes qui ne sont pas des supports ordinaires,toutes sortes de substances précieuses consacrées et bénies deviennent porteuses d’une influence spirituelle». «le second support, celui de la Parole, est constitué de volumes des Enseignements le Kangyour et le Kengyour.» (Sa Sainteté a été à l'origine de l'impression de tous ces volumes de la parole du Bouddha).

« Le dernier support qui est celui de l’Esprit est représenté par le stûpa (chörten) symbolisant l’Esprit éveillé. Ces édifices ne sont pas des monuments ordinaires; remplis de choses précieuses, bénies et consacrées, ils deviennent le support de bénédiction, de purification et d’accumulation d’énergie positive pour ceux qui s’en approchent et tournent autour d’eux. Cela est l’une des raisons essentielles pour qu’il y ait un temple, il faudra aussi une université pour toutes catégories de personnes qui souhaitent étudier le Dharma dans une approche intellectuelle. Une bibliothèque sera indispensable pour préserver et garder les textes en Occident ».

     

      Le monastère, le centre de retraite, le temple, la bibliothèque et l’université c’est ce qu’on appelle les cinq vœux du Karmapa, est l’origine même de tout ce qui a été entrepris ici depuis l’arrivée de Rimpotché en France.

 

      Une fois les souhaits de sa Sainteté exprimés, Rimpotché est venu directement et immédiatement en Dordogne en 1975. A cette époque, à part le terrain, il y avait peu de chose. Seules une vieille fermette délabrée et une grange étaient à notre disposition.

      Quelques cabanes en bois furent construites pour les personnes désireuses de rencontrer le Dharma dans ce lieu très précaire et sauvage; un petit groupe de disciple s’est rassemblé autour de Rimpotché et petit à petit s’est mis à la tâche.  La ferme fut remise en état, l’ancienne grange transformée en temple pour recevoir les personnes qui souhaitaient écouter, réfléchir et méditer les enseignements. Avant même que ce temple soit réalisé, Rimpotché donnait ses enseignements dans la maison des Lamas et les pudjas quotidiennes dans une minuscule chambre que seuls dix personnes suffisaient à la remplir.

                  A cette époque l’hiver était rude, parce que les sources de chaleur étaient inexistantes, le thé tibétain qui coulait à flot était le bienvenu et nous réchauffait de l’intérieur; la nourriture n’était pas en abondance, l’eau chaude et les sanitaires étaient très insuffisants.

 

      Lamas Jigméla nous a dit qu’il fallait bien profiter de ce temps car nous ne retrouverions plus les mêmes conditions dans le futur. Malgré les rudes conditions de vie, le petit groupe de résidents que nous étions était soutenu par un noyau essentiel de foi, de dévotion, ce qui nous faisait vivre à peu près normalement, grâce à la patience et à la grande compassion de Rimpotché qui nous a rendu la vie plus aisée, surtout dans l’esprit. (Chant à Dhagpo Kagyu Ling).

 

 

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      Tout au début il n’y avait rien et comme des pionniers il fallait tout commencer… Quelque chose, une histoire.

La tâche fut difficile, malgré de nombreux obstacles, d’année en année l’équipe a remarquablement bien embelli ce lieu qui est devenu l’actuel Dhagpo Kagyu Ling, le lieu de la Lignée, d'ailleurs Shamar Rimpotché avait l'habitude de dire que c'était l'époque de la Préhistoire; quand les tibétains sont arrivés ici, ils ont vécu comme les hommes préhistoriques, installant trois pierres et des brindilles pour cuire leur nourriture. Ce n'était pas seulement la Préhistoire au sens matériel mais l'esprit des gens était également plus ou moins "à une année lumière" de l'esprit de Karmapa et de la Connaissance du Dharma de Rimpotché. Graduellement par l'exemple de Rimpotché ses disciples se sont transformés en réceptacles prêts à recevoir l'élixir de ses Enseignements, et ensuite à travers leurs pratiques quotidiennes, l'ouverture au Dharma s'est ainsi développée.

 

                 En 1978 sa Sainteté est revenue en Europe, puis en Dordogne où il a célébré la cérémonie de la coiffe noire; ce qui était exceptionnel pour les Occidentaux.

 

Karmapa a rassemblé beaucoup de monde autour de lui; Il a donné les instructions à suivre pour le futur du Centre, de grandes cérémonies ont été menées en grande pompe, la signature de la donation des terres et le nom de Dhagpo-Kagyu-Ling furent officialisés. La consécration du lieu et du terrain de l’emplacement du futur temple sur la côte de Jord fut accomplie.

A partir de cette période, les choses ont commencé à se développer avec grande force.

 

Quelques années plus tard, certains disciples du Karmapa et de Rimpotché furent préparés à la retraite de trois ans, trois mois et trois jours.

 

     En 1981, il était prévu de faire les premières retraites et donc de mettre en œuvre la construction d’un monastère sur le terrain, malheureusement beaucoup d’obstacles s’accumulèrent: blocages administratifs, refus du permis de construire etc. empêchèrent la réalisation du projet. Une autre solution était de trouver une grande maison à louer ou à acheter pour enfin réaliser ce Centre de retraite. Alors, avec Lama Jigméla, nous avons visité plusieurs endroits, mais en vain; la retraite fut remise à plus tard.

      En 1983, nous avons su que Arnaud Desjardins qui avait déjà rencontré sa Sainteté Karmapa en 1985 lors d’un voyage en Inde était propriétaire d’une belle maison et d’un grand terrain en Auvergne et voulait partir de ce lieu où il avait vécu neuf années, pour s’installer dans le Sud de la France.

Un moine tibétain qui était habitué à venir ici régulièrement fit part de cette nouvelle auprès des Nyngmapas et ensuite au Centre de Guendune  Rimpotché; intéressé par cette offre, Lama Jigméla et moi-même, Yéshé, partîmes en Auvergne le 14 Juillet 1983 rencontrer Arnaud Desjardins. Il fut évident que ce lieu convenait à notre demande; aussitôt nous faisions part de notre décision à Rimpotché et sommes revenus le 15 Août en vue d’un éventuel accord du contrat de vente pour la fin de l’année. En Septembre, Guendune Rimpotché est venu donner un Enseignement à Clermont-Ferrand; puis Rinpotché, Lama Anila Rinchen et moi-même partîmes voir la maison et la propriété tant attendues.

 

 

 

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En voyant le lieu, Rimpotché décida d’en faire un centre de retraite; financièrement nous n’étions pas aisés pour acquérir cette propriété, bien heureusement il s’est trouvé qu’une personne, Gérard Godet en retraite chez les Nyngmapas, avait déjà bien aidé les Lamas tibétains comme Dudjom Rimpotché, Pawo Rimpotché (à s’installer en Dordogne) et le Centre de Dhagpo-Kagyu-Ling.

 

D’une manière “anodine”, il nous a fait un don qui nous a permis d’acheter une partie de la propriété. Quand les finances furent suffisantes nous sommes devenus propriétaires de toute la maison le 1er Janvier 1984.

 

     Plus tard les personnes qui avaient préparé la rentrée de retraite de trois ans sont venues au Bost, nom de la ferme. Il fallait transformer la maison rapidement car la retraite était prévue pour le 17 Mars 1984, sans relâche pendant deux mois et demi, nous avons rénové la maison, installé les chambres, fabriqué les “caisses” de méditation, clôturé le terrain etc.  Cette courte période fut intensive, si encore il n’y avait que cela, mais en plus, Rimpotché nous transmit ses Enseignements, ses instructions, les initiations, les “loungs” et les bases nécessaires pour la retraite.

Nos journées étaient sans fin du matin au soir, mais chacun avait une grande inspiration et des souhaits dans le cœur. Ces moments se sont passés comme dans un rêve; malgré encore quelques finitions les endroits de retraite furent prêts à la date prévue, c’est ainsi que la première retraite a commencé.

A ce moment-là un second puis un troisième groupe de novices se préparèrent pour d’autres retraites, les gens de plus en plus nombreux, s’investissaient sur ce chemin, ce qui a favorisé la construction de lieux propices à l’approfondissement du Dharma; ainsi ces énergies de groupe ont permis l’élargissement de plusieurs centres de retraites.

Malgré cela, Rimpotché, ravi de ses Centres, voulait qu’il y ait des monastères pour recevoir les futurs Lamas, moines et nonnes à leur sortie de retraite; ainsi que se construise un Temple; de cette manière, les choses se sont mises en place et Rimpotché a montré et expliqué les souhaits de sa Sainteté le Karmapa: il fallait les réaliser; ainsi depuis ces dix dernières années, Kundreul-ling lieu où tout se libère, s'est développé majestueusement.

      Toutes ces grandes constructions n’ont pas été poussées par un but mondain. Le but n’était pas d’avoir un Centre des plus importants, de devenir riche ou d’avoir un record du monde quelconque; mais tout ceci a éclos par la force des souhaits et l’expression de l’activité du Karmapa, qui est très spéciale et très particulière. Les plus grands Maîtres réalisés parmi les Bodhisattvas qui normalement se développent à travers les différentes terres d’éveil pendant des éons, jusqu’à l’obtention de l’Eveil ultime des Bouddhas, n’a pas d’égal dans l’activité du Karmapa qui a d’abord fait le chemin inverse des Boddhisattvas; Il est devenu un Bouddha parfaitement accompli comme le Bouddha Sakyamuni, ensuite il s’est engagé dans l’activité des Bodhisattvas qui avaient la puissance de celle de l’activité des Bouddhas. Cet accomplissement est tellement exceptionnel.

 

 

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Pour que cela nous soit compréhensible nous disons que la différence d’un être ordinaire et d’un Bodhisattva est comme une goutte d’eau comparée à un océan, ceci nous montre le degré de Compassion, d’activité et de capacité à œuvrer pour les autres dans l’ordre de grandeur de chacun. Ainsi il en est de même entre l’activité d’un Bodhisattva et celle d’un Bouddha, qui est l’ampleur particulière de l’activité du Karmapa, semblable à un océan.

 

                  C’est la raison pour laquelle, quand nous sommes “connectés” à cette activité, à ce Mandala, le bénéfice, le mérite est incommensurable, sans pareil dans le monde tellement est puissante la manifestation de l’Activité du Karmapa.  Exceptionnelle est aussi l’origine du nom de sa Sainteté, les dieux témoins de son éveil, comme Indra et Brama pour l’Eveil du Bouddha  Sakyamuni, virent que cet être incomparable dans son accomplissement de l’activité éveillée de tous les Bouddhas des trois temps, passé, présent et futur, était un être vraiment exceptionnel; ainsi les dieux donnèrent dans leur langue, le sanscrit, le nom de Karmapa “celui qui accomplit parfaitement l’Activité”, c’est pour cela même  que son activité, la dimension de sa Compassion et de son œuvre sont sans limite, grandioses, incommensurables.

 

Pour nous-mêmes qui travaillons ici, quelle que soit l’activité, (poser des parpaings, faire des tranchées ou n’importe quels autres travaux très ordinaires soient-ils), nos pensées, nos dires peuvent nous paraître bien simplistes, communs; en réalité ils dépassent notre entendement, parce que tout ce que l’on fait dans ce lieu, fait partit intégrante du Mandala de Karmapa, par cela même nous sommes au service de l’Enseignement du Bouddha, du Dharma et des êtres. Le fait même de vivre ici en travaillant, en pratiquant, en respirant l’air d’ici, en buvant l’eau comme dit souvent Rinpotché; on ne fait que purifier notre karma intérieur, chaque action devient une pratique et l’on crée les conditions nécessaires pour l’obtention de l’Eveil.

 

 

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       Les enseignements du Dharma ont été amenés ici, pas seulement pour un groupe de personnes ou quelques élus que ce soient mais au contraire pour un grand nombre d’êtres désireux d’écouter et de suivre le Dharma, de donner des moyens à chacun de pouvoir se développer, comprendre le sens de la vie et leur enseigner comment mettre fin à la souffrance et réaliser un état de bonheur permanent, réel.

      Le but est de transmettre ces enseignements, de les garder comme au temps du Bouddha Sakyamuni, sa valeur, sa vivacité de continuer sa transmission à travers Maîtres et disciples, sa pureté et son authenticité. C’est pour cela que Rimpotché veut qu’il y ait des centres de retraites, des monastères, un temple…

 

Son but n’est pas d’ériger un monument pour sa gloire personnelle ni de devenir le Lama le plus important avec le plus de disciples possible en Europe; Rimpotché n’est animé d’aucun intérêt personnel. Il n’a pas besoin de reconnaissance mondaine, sa seule préoccupation est d’implanter le Dharma en Occident pour que pendant des milliers d’années à venir, l’Enseignement du Bouddha puisse se transmettre de façon juste et parfaitement.

 

      Pour que cela puisse se faire, il est nécessaire de trouver des personnes engagées sur le chemin qui auront reçu une formation suffisante et compris le sens profond des enseignements, les pratiquer et en avoir une expérience sans que leur authenticité et leur pureté ne soient altérées. Ensuite pouvoir enseigner à une ou plusieurs personnes qui souhaitent suivre et pratiquer les enseignements, que cela leur soit profitable et aider chacun là ou il est, sans exception.

Ceux qui sont comme nous ici, “connectés” à cette activité de diffusion, devraient avoir présent à l’esprit que cette perspective est une chose vraiment grandiose; elle n’est pas limitée à cette vie, à ce corps, à ce que nous faisons maintenant. Elle doit être motivée par le désir d’aider autrui, dirigée par une grande compassion, durable et une activité sans mesure, infinie.  Si cette motivation est partagée et ne devient pas un intérêt personnel, si l’esprit et notre vision vont dans le même sens, une harmonie s’installera naturellement parce que l’on va tous dans la même direction, le même but. La raison d’être de tout ce que l’on fait ici, c’est le souhait de sa Sainteté Le Karmapa et de Rimpotché.

 

      En Dordogne, depuis plusieurs années, Rimpotché a préparé des disciples à travers des retraites afin que sa vision et celle de sa Sainteté se reflètent dans l’esprit de chacun et puissent être le crochet d’inspiration de l’envol de l’activité des Bouddhas.

Même un Lama réalisé, pleinement éveillé, ne peut rien faire tout seul. Le Lama ou le Bouddha naît avec son Mandala, son environnement, avec ses disciples qui ouvrent le chemin pour que l’activité souhaitée se manifeste spontanément. Ainsi chacun de nous, qui sommes en relation de près ou de loin avec ce Mandala, fait partie intégrante du Mandala de Karmapa.

 

Personne n’est plus important que l’autre, tous ont une place respective et s'il en manque une, la conception du Mandala et son activité en serait endommagée comme un maillon manquant d’une chaîne qui amputerait le mouvement d’une roue.

 

C’est l’esprit de l’ensemble qui est l’idée directrice du mouvement, du fonctionnement de la communauté, à la fusion créatrice de l’activité; ainsi les choses peuvent se faire; sinon, étant donné qu’il y a autant d’opinions, d’idées… que d’individus, chacun voulant imposer les siennes toujours au détriment des autres, le résultat de ces actions ne ferait que des combats de force, il n’y aurait rien de concret et de constructif.

                  C’est grâce à une vision saine, triomphante de l’emprise des émotions perturbatrices que nous pouvons, suivant nos propres capacités, créer un lieu, un environnement propice à l’éclosion et à l’établissement du Dharma: c’est l’essence de la Bodhicitta, qui donne le corps, la parole et l’esprit pour le bien de tous les êtres sans exception même au péril de sa vie; c’est la première Paramîttha, celle de la générosité.

 

                  Il faudrait toujours l’avoir à l’esprit; même si des erreurs s’installent à notre insu nous resterons néanmoins dans la direction juste, l’idée de générosité est très simple, l’idée profonde du début, l’embryon d’un société éveillée, c’est ce que nous sommes en train de construire ici. Par rapport au monde mondain, au Samsara, c’est complètement à contre sens, car chacun cherche son avantage sans partage, qu’importe si nous détruisons autrui, le plus important pour un être ordinaire c’est avoir et garder un bonheur pour soi-même, l’attitude est que l’on a toujours raison, « je connais les bonnes choses et les autres ne savent rien» «j’attire tout ce qui est agréable vers moi, tout ce qui est désagréable je le donne volontiers aux autres» «je recherche  gloire et beauté au détriment de mon entourage ».

                  L’attitude du Dharma; est tout à fait le contraire «les autres sont plus importants que soi-même» «je fais tout mon possible pour prendre sur moi les souffrances des êtres et donner du bonheur», créer sans découragement les conditions à leur épanouissement, considérer même une fourmi plus importante que soi-même et faire en sorte que je sois comme le serviteur pour chaque être, quel qu’il soit, dans les dix directions. Après un certain entraînement de l’esprit, cela devient évident, naturel et spontané; accepter cet apprentissage que l’on soit un tel, vivant ici ou ailleurs, quoi que l’on fasse d’une manière ou d’une autre nous serons soumis à cet entraînement qui, par une sorte d’alchimie de la conscience, nous apportera une vision sans effort du monde et des êtres différents, avec un regard altruiste et un dévouement sans limites.

 

      Pour que la transmission se perpétue sans défaillance, un Lama excellent et un disciple aux conditions requises devront avoir une relation juste et équanimité, le disciple se doit d’accepter la parole du Maître sans méfiance, le Dharma pourra se transmettre sans faille.

 

 

 

 

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Sans orgueil, soumettre corps, parole et esprit à la disposition du Lama, sans aucun doute ou autre idée fausse à son égard. Seule une dévotion une foi le portera, non seulement à la “porte” du Lama, mais à l’intérieur de sa “maison”, ainsi la Transmission du Dharma pourra se transmettre sans faille.

Le rôle et la raison d’être du Lama c’est sa Compassion, une volonté d’aider autrui; son ouverture d’esprit permet aux disciples de le rencontrer, de comprendre ses paroles, ses conseils et de progresser spirituellement dans la vision du Lama.

 

Ultimement le Lama n’a pas besoin d’enseigner ou d'avoir un disciple pour lui-même; il est là, dans son activité seulement pour les êtres qui l’entourent et qui désirent recevoir sa Connaissance. Bien entendu le Lama, comme le disciple doivent recevoir des “ordres” d’un être, d’un degré plus profond, plus éveillé que lui, comme le Karmapa qui a donné, si on peut ainsi dire “l’ordre” à Rimpotché de venir en Occident apporter le Saint Dharma. Cela peut paraître être une situation hiérarchique; en fait, plus on s’engage spirituellement, plus on comprend la nature des choses, plus l’accroissement de notre connaissance s’éveille et notre engagement devient de plus en plus fort.

Cette situation pourrait nous paraître prisonnière, de l’éveil au lieu d’être du Samsara; mais c’est être “prisonnier” de l’obligation d’aider tous les êtres.

Le Lama choisit, nous dicte,«va faire ainsi» ou «fais telle chose» pour être bénéfique aux autres; cela est ainsi, dans l’ordre des choses et plus nous sommes ouverts aux conseils du Lama plus nous devenons libre, libérés de l’ego, sinon notre emprise à un soi est ensevelie dans des émotions perturbatrices. En s’engageant de cette façon, l’ego glorifié au départ a moins d’emprise sur notre dite personne et ensuite, par palier, la conscience se libère de la saisie à un «Je» qui apparaissait si important.

 

      Par contre moins on s’engage sous la tutelle du Lama, plus on laisse notre soi “important” prendre du terrain. On a l’impression d’avoir plus de liberté, mais en fait nous devenons esclaves de l’intention de l’ego, de son “territoire” de son égoïsme et de son intérêt personnel, ne recevoir d’ordre de personne, ainsi nous pensons être normal et nous nous comparons à l’image d’une société, avec tout ce qu’elle a de bonne et sécurisante, activée par une certaine ignorance et qui donne souvent des situations chaotiques et des souffrances dans lesquelles le bonheur n’est que de courte durée. Plus nous pensons à nous-même et moins il y aura de bonheur réel.      

 

 

Si nous nous engageons pour les autres le bonheur sera inestimable, par ce chemin on obtient une liberté absolue sur tout, sur soi-même, sur les êtres, sur les phénomènes et sur la mort, l’au delà de toute chose; cet approfondissement cette conscience paraît de plus en plus évidente et naturelle. En même temps nous sommes plus responsables des autres, de leur comportement. Nous devenons dépendant des autres comme une mère qui veille sur ses enfants avec compassion quels que soient leurs caractères et dépendant des trois Joyaux qui nous permettent d’agir convenablement pour le bien d’autrui.

Cette responsabilité vis-à-vis des êtres, se manifeste par l’Amour et la Compassion; cette “dépendance”, c’est la compréhension de l’interdépendance qui est le point de départ de la liberté.  Si nous sommes ici sans développer cette compréhension, cette volonté de donner, on risque d’en souffrir. La seule et unique motivation que l’on pourrait avoir à Kundreul-Ling c’est de consacrer notre vie, nos activités notre savoir-faire uniquement au bénéfice des autres et non pour nourrir nos intérêts personnels. En un mot «pour le bénéfice de tous les êtres».

 

      Dans la communauté, certains doivent décider parce qu’ils ont la compétence et l’expérience et d’autres, accomplir en acceptant et en obéissant à ces conseils qu’ils développeront à leur tour, cela est nécessaire au bon fonctionnement du Centre afin de pouvoir réaliser l’œuvre grandiose de sa Sainteté le Karmapa et de Rimpotché.

La Sangha monastique représentée par les moines et les nonnes n'est pas là pour faire joli dans le paysage; la raison est plus profonde : Depuis l’origine, au, temps du Bouddha Sakyamuni, deux choses ont été dites : « Quand je serai passé au Paranirvana, après ma disparition physique dans ce monde, seul le Lama spirituel représentera le Bouddha, il portera en son sein ses qualités éveillées et sera la continuité de la transmission du Bouddha »  «Là ou il y aura la réunion d'une communauté seulement avec quatre disciples ayant les vœux monacaux l'Esprit du Bouddha sera présent c'est-à-dire que le pouvoir du Refuge qui est l'essentiel des trois Joyaux, le pouvoir de bénédiction qui naît de la communauté monastique si petite soit-elle seront la source qui permettra aux Enseignements et aux Transmissions d'en jaillir ».

 

 

      C’est ainsi que le Karmapa et Rimpotché ont voulu qu’il y ait une Sangha et des monastères afin que le Dharma puisse s’établir et être expérimenté par tous.  …Rimpotché aurait préféré vivre en retraite dans sa grotte et y mourir, comme tous ceux qui ont pratiqué et souhaité  vivre en retraite jusqu’à la fin de leurs jours. Mais personne à l’époque n’avait idée de l’ampleur de cette fondation religieuse et grâce au dévouement de Rimpotché et de ses disciples, ce lieu deviendra une source de bonheur pour les êtres passés, présents et futurs.

 

 

 

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              Rimpotché nous a répété pendant très longtemps que l’avenir du Centre était lié à deux choses essentielles. D’une part, le fait qu’il y ait entre nous une unité, que l’on partage le même esprit, l’intention et la vision de Rimpotché et de l’autre l’importance de continuer quotidiennement la pratique après le retraite pour garder le bienfait et ne pas en perdre le sens; de temps à autre il est souhaitable de faire des petites retraites, sinon nous risquons d’avoir l’esprit étroit et sec et nous n’aurions plus rien à donner; c’est pour cela que les Lamas doivent toujours continuer leurs méditations afin que la fusion de la bénédiction soit toujours aussi vivace et garde toute sa fraîcheur et sa pureté, en effet tout risque de s’arrêter si l’abandon s’installe.

                  Rimpotché nous a transmis également le fait que, si la pratique continue, si nous gardons le lien, ensemble, les aspects matériels, l’argent, l’avenir de ceci où de cela, tout se développera  et viendra de lui-même, spontanément sans effort. L’on voit bien par exemple depuis déjà de nombreuses années qu'un donateur allemand Mr Dornier, aide beaucoup le Centre; celui-ci a une relation particulière avec Rimpotché et d’autres donateurs se proposent aussi pour aider, ainsi les souhaits de Rimpotché se concrétisent sans obstacle.

C’est donc de la responsabilité des Lamas de continuer et d’entretenir leurs pratiques. Cela doit être compris par les laïcs qui vivent ici, car ils auraient l’impression que les Lamas que l’on voit très peu à l’extérieur des monastères passent leur temps à dormir, qu’ils ne font rien de la journée, il faut savoir que même dans leur sommeil, les Lamas sont en activité spirituelle constante ; ils ont de grandes responsabilités.  Pour nous, laïcs, on a tendance à ne voir que soi-même, à croire qu'il n’y a que nous qui fassions des choses; la tendance d’esprit que les autres en font moins ou qu’ils passent leurs temps à rien faire.

 

      L'objet du Dharma est justement  de regarder notre motivation, faire face à nos émotions, à la colère à la jalousie, à l’ignorance. Souvent nous n’avons pas conscience qu’elles sont présentes et pourtant elles sont là; la difficulté du Dharma consiste à apprendre à se regarder soi-même et éviter de voir les défauts seulement chez les autres. L’attitude juste est d’apprendre à voir que les êtres qui nous entourent ont des qualités et que nous-mêmes sommes pleins de défauts. Si l’on arrive à faire cette alchimie de la conscience, les qualités d’autrui seront évidentes et se manifesteront quelles que soient leurs attitudes envers nous.

Ainsi nous aurons beaucoup plus confiance, nous serons plus ouverts vers les autres. Nous donnerons la possibilité à chacun de s’exprimer.

 

Dans cette ouverture d’esprit les relations deviennent plus bénéfiques plus positives,  harmonieuse et spontanés. C’est une forme de pratique que l’on doit développer et entretenir suivant le rythme et les capacités de chaque être.

 

         

 

Ici s’achève l’histoire de la naissance de Dhagpo Kagyu Ling, au développement de Kundreul-Ling en concordance avec les souhaits de sa Sainteté le 16ème Karmapa
et  de Guendune Rimpotché.  

~ Historique  donné par Yéshé, dans le petit temple de Rimpotché, en Février 1995.

~ Retranscrit d'après l'enregistrement de l'auteur de ce  présent ouvrage.


21/12/2017
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Symbolisme du logo de l'institut.

 

 


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Représenter par le Bouddha de Sarnath.

 

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21/12/2017
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